Caroline BRISSET a fait de l’acier sa matière de prédilection, qu’elle révèle grâce à la sculpture, l’installation ou la performance.

A travers ses œuvres, l’artiste tente inlassablement de modifier les particules invisibles du métal, d’en déplacer les atomes jusqu’aux limites de leur capacités afin de provoquer un décalage dans l’habitude et atteindre le moment où l’apparence de la matière est en contradiction avec sa constitution. Ce ne sont pas des représentations d’idées ou de sentiments mais bien des manifestations palpables du métal, à travers sa forme, son volume, sa température, son équilibre et la poétique qui en émane.

Chaque forme représente un mouvement, un équilibre éphémère. Tout changement est une catastrophe et toute catastrophe devient une résurrection.

« Je cherche cette contradiction entre l’acte et la forme et tente, à travers mes oeuvres, de percevoir cette dualité qu’offre la matière, à la fois discontinue, fragile, pleine de vide et très dense, lourde et pesante. »

Les œuvres de Caroline BRISSET ouvrent un dialogue entre les capacités formelles de la matière et l’objet créé, empreint d’une identité singulière, relevant parfois de l’organique ou du vivant.

Avec sa passion et sa ténacité, l’artiste a trouvé un sou􀃖e dans la masse inerte qu’est le métal et réussi à en révéler l’énergie essentielle. Elle le manipule aujourd’hui si bien, en explorant ses limites et ses possibilités physiques, qu’elle arrive à lui faire dire quelque chose de lui-même. Cela peut-être un sentiment de lourdeur exacerbée, ou au contraire une finesse et une fragilité inhabituelle, ou encore un déséquilibre qui trouble par sa posture et par sa forme.

C’est un dialogue ouvert avec la matière.